Ce 24 juillet 2008 a été mis en ligne la reproduction d’une partie d’un des plus anciens manuscrits grecs connu sous le nom savant de Codex Sinaiticus. Sous ce nom latin, un comble pour un manuscrit grec ;-) , c’est à un des tous premiers exemplaires complets de la Bible que nous avons affaire.

Le manuscrit a été découvert au XIXe siècle en Egypte, plus précisément dans le monastère orthodoxe Sainte-Catherine situé dans le Sinaï par un allemand originaire de Leipzig : Konstantin von Tischendorf (1815-1874 ; théologien passionné de paléographie). Ce dernier parcourait le Proche-Orient à la recherche d’anciens manuscrits. C’est en 1844 qu’il rapporta une partie de la Sinaiticus en Europe. 15 ans plus tard, il put la compléter intégralement.

Malheureusement, le manuscrit n’a pas été conservé en entier et fut dispersé. Mais, par chance, nous avons maintenant Internet et les pages éparpillées vont peu à peu s’assembler à nouveau.

En effet, la bibliothèque universitaire de Leipzig (leader technique du projet), la bibliothèque britannique (British Library), la bibliothèque nationale de Saint-Petersbourg et le monastère Sainte-Catherine en Egypte possèdent des pièces du puzzle et se sont entendus pour mettre en ligne, d’ici l’été 2009, l’ensemble du Codex Sinaiticus. Grâce à l’accord de collaboration que les 4 institutions ont signé, la numérisation des pages a commencé, la traduction aussi. Le site est actuellement disponible de façon très inégale en 4 langues (anglais, allemand, russe et grec).

L’ergonomie va certainement encore évoluer. Ce qu’on voit est déjà très engageant et c’est vraiment plaisant de pouvoir lire le texte grec en direct. En effet, la réalisation utilise AJAX et les méta tags se conforment au Dublin Core … Attendons de voir la suite.

« Nous avons photographié à deux reprises chaque page, sous deux angles différents, afin de rendre visibles les détails physiques du parchemin », explique Juan Garcez, responsable du projet. « L’objectif était naturellement de faciliter le travail des chercheurs. Mais c’était important aussi pour nous que le codex soit accessible au plus grand nombre. Il nous montre que la Bible a été copiée à la main, que les scribes étaient humains, qu’ils faisaient des erreurs. Et en même temps, on réalise l’importance de ce texte, qui a suscité un tel souci de transmission, lorsque l’on voit le soin avec lequel il a été corrigé. »

Et si vous pensez que les vieux manuscrits n’intéressent personne, vous vous trompez ! Dès les premières heures de mise en ligne, trois millions d’internautes ont consulté le site. Le serveur n’a pas tenu, rendant le site inaccessible pendant les premières heures.

NB : L’UBL propose ici une réalisation en Microsoft Silverlight.