musicologie

Ecouter les chorales arméniennes

C’est partout la rentrée et les chorales ne font pas exception. Si vous aimez chanter et que vous cherchez une chorale arménienne en région parisienne, prenez votre place dans le choeur mixte arménien Sipan-Komitas. A Lyon, ce sera avec le choeur Gomidas et à Marseille avec le choeur Sahak-Mesrop.

Voici quelques liens pour les écouter.

(écouter) Le choeur mixte Sipan-Komitas de Paris interprète « Nanor » de Parsègh Ganatchian, sous la direction de Garbis Aprikian.

(écouter) Le choeur Gomidas de Lyon chante « Intchou binguiole medar » et « Noubar, Noubar ».

(écouter) La chorale Sahak-Mesrop de Marseille en concert.


Comment le peuple compose des chansons (2), par le R.P. Komitas

Sous l’effet de l’animation, l’air se développa peu à peu, se modifia de la façon suivante :

Aux 6me, 7me et 8 me formes la mesure changea, car le mouvement de la danse s’était accéléré. Au moment où la 8me forme était chantée, un deuxième groupe entra dans la danse, au cours même du chant. Une nouvelle coryphée passa à la tête de la danse. Se font coryphées les jeunes filles ou les garçons doués d’une belle voix et connus pour leur talent de chanter ; quand un de ces coryphées s’avance, le précédent lui cède la place et se tient à sa gauche.

(Cet article fait partie de la série “L’auteur de la chanson populaire“)


Comment le peuple compose des chansons (1), par le R.P. Komitas

L’année dernière j’étais allé en villégiature au monastère de Haridj (dans le Chirak, à 28 verstes d’Alexandropol, sur l’Aragatz). C’était lors des fêtes de la Transfiguration ; des pèlerins en foule étaient arrivés. Les jeunes paysannes, les nouvelles mariées et les garçons dansent, improvisent des chansons et chantent, comme il est de coutume aux pèlerinages. J’étais déjà sur le toit dallé du bâtiment, crayon et papier à la main, et j’attendais l’arrivée des chanteuses. Cette fois, je devais y assister dès le commencement, ce qui ne m’avait pas été possible jusque là, car on commence la danse en pleine nuit et lorsque j’arrivais le matin, je n’entendais que des chansons déjà composées. J’ai vu et senti alors combien je m’étais trompé.

Tout d’abord, quatre personnes s’avancèrent et formèrent la ronde. Elles firent quelques tours, en silence, à pas symétriques, vers la droite, comme il est d’usage au début de la danse. La meilleure chanteuse du groupe se mit à chanter le refrain suivant :

« Amann Tello, Tello !
Sirounn Tello, Tello ! »

« Pitié, Tello, Tello ! Charmante Tello, Tello ! » sur l’air que voici :

Le chœur le répéta identiquement, et la coryphée chanta la première partie de la chanson et le premier vers du refrain :

le chœur le répéta ; la coryphée chanta la deuxième partie de la chanson et le deuxième vers du refrain, avec une petite addition :

(Cet article fait suite à « L’auteur de la chanson populaire« . Je publierai la suite …)


L’auteur de la chanson populaire, par le R.P. Komitas

Demandez au paysan Arménien le nom de l’endroit où telle chanson a pris naissance ; qu’il le sache ou non, il vous nomme un village. Demandez le nom de celui qui l’a composée ; il désigne le chanteur en vogue de ce village ; quand vous vous adressez à celui-ci, il donne un autre nom ou hausse les épaules. Le nom de l’auteur est connu dans les chansons qui ont pour sujet l’histoire d’un homme déchiré par une hyène, ou noyé dans la mer, ou étouffé par la bourrasque, ou assassiné, ou dont la fille a été enlevée, etc. De pareilles chansons sont composées par les goussans (les poètes-chanteurs) ordinaires, errants et incultes ; après avoir narré l’événement, ils mentionnent leur nom dans le dernier couplet. Mais lorsque avec le temps la chanson vieillit, on oublie le nom ou on le confond avec celui d’un autre chanteur, car c’est la chanson elle-même qui intéresse le paysan et non point son auteur ; l’auteur, c’est lui aujourd’hui, demain ce sera un autre. La faculté de la composition est pour lui un don naturel ; tous les paysans savent, tant bien que mal, composer et chanter des chansons. Ils apprennent l’art de la composition au sein de la nature, qui est leur école infaillible.

Les Arméniens des villes appellent rustiques, villageois, les chants populaires, et ils ont raison, car c’est le paysan que crée la chanson, qui compose l’air ; dans la composition d’une chanson, chaque paysan a sa part.

Ce texte du Révérend Père Komitas est paru dans le Mercure Musical en 1907. Il s’agit du premier chapitre d’un article intitulé « La musique rustique arménienne », traduit en français par le poète Archag Tchobanian.


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