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Open data cardinal

Le Pape Benoît XVI a convoqué un consistoire pour la création de six nouveaux cardinaux. Le Sacré Collège sera donc formé de 211 membres, parmi lesquels 120 seront électeurs.

L’occasion est donc toute trouvée de publier de l’open data cardinal. Vous pouvez télécharger ici la liste de Sacré Collège telle qu’elle sera effective au 24 novembre 2012.

Si l’on considère les représentations par continent, il y aura 18 représentants pour l’Afrique dont 10 électeurs, 22 pour l’Amérique du Nord dont 14 électeurs, 30 pour l’Amérique du Sud dont 20 électeurs, 20 pour l’Asie dont 11 électeurs, 117 pour l’Europe dont 61 électeurs et 4 pour l’Océanie dont 2 électeurs. Par pays, l’Italie à elle seule comptera 50 cardinaux dont 28 électeurs.


Quelle autorité pourra porter l’Opendata international ?

Le mouvement est lancé, l’opendata commence à être compris d’un certain nombre d’acteurs de la scène publique. Au niveau d’une quarantaine de pays (voir mon post Opendata, une vision de la situation internationale), l’intérêt suscité se concrétise avec des réalisations plus ou moins significatives. Les plannings sont à peu près connus, et même si la crise frappe à nos portes, on travaille à mettre sur pied ce nouveau pan d’une économie imaginative et participée.

Or, il me paraît de plus en plus évident que nous avons besoin de croiser nos Opendata respectifs dans un vaste LinkedOpendata. Quelles sont les conditions de son émergence ?

a) Mettre en évidence et partager les bonnes pratiques

Un travail très intéressant est en cours sur le site https://checklists.opquast.com/opendata/workshop/. Je vous invite à participer.

b) Mettre au point les technologies de l’interconnexion

Je ne peux que recommander la recherche effectuée dans le projet Datalift.

c) Politiquement, ne faut-il pas aussi une méta-entité indépendante ?

Ca y est, je rêve … Thomas More aurait bien écrit une page là-dessus, non ? Sérieusement, peut-on penser que les datasets de valeur et portée internationale ne devraient pas être publiés de façon supranationale ? D’ailleurs, nous avons déjà un exemple … wikipedia et son alter ego dbpedia ! Pas de régulation autre qu’une autorégulation, une crowdregulation ? Avez-vous des modèles à proposer ?


Du pouvoir de l’image

Beaucoup s’accorde pour dire qu’une image a bien plus de pouvoir qu’un mot. Certains écrivent même qu’ « une image vaut 1000 mots ». Leur démonstration nous renvoie à notre expérience : une carte géographique, un mind-mapping ou encore un graphique financier pour une analyse technique transmettent beaucoup plus d’information que les mots, notamment parce que les lecteurs sont familiarisés avec ces représentations. Parallèlement, en octobre, un ancien journaliste, Frank Frommer, a publié : « La pensée Powerpoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide ». Polémique ou erreur ?

En juin 2010, avant la sortie du livre de Frank Frommer, Francis Pisani, dans son blog Transnet, publiait « Du danger des représentations Power Point », lui-même précédé en avril 2010 par une déclaration du général des Marines James N. Mattis selon lequel « PowerPoint makes us stupid ».

Si l’image a un pouvoir supérieur à celui des mots, cela ne signifie pas qu’elle soit meilleure. Il n’est pas question de valeur, mais de pouvoir. Alors que la photographie est une répétition du monde, la saisie « im-médiate », sans média, des choses, l’image est une intermédiation, une interprétation. La photographie « re-produit » le réel, elle le produit à nouveau. L’image re-présente, elle présente dans l’ordre de l’imaginaire.

Frank Frommer explique que Powerpoint transforme la parole en spectacle. Le recours à un support Powerpoint ne favorise pas l’interaction, il établit plutôt un déséquilibre entre un présentateur qui maîtrise le discours et le temps de son déroulement, et un public qui découvre des images mobilisant sa vue plus que les mots ne lui parlent en raison. N’a-t-on pas là le binôme image/mot servit dans le même rapport puissance/valeur. Le journaliste écrit : « Powerpoint est étrangement habile à dissimiler la fragilité d’une proposition, la vacuité d’un business plan, devant un public toujours respectueux. »

Le monde de la finance connaît cette fascination pour l’image. Les “quants”, sobriquets des analystes quantitatifs, manipulent de grandes quantités de données de mathématiques financières. Ils utilisent massivement des « charts », ces images dynamiques rendent compte d’un cocktail d’indicateurs savamment paramétrés. Elles interprètent la réalité économique pour la représenter sur les écrans.

L’image, comme le langage, est une médiation au travers de laquelle le réel est perceptible. Les financiers n’accèdent pas au réel, mais uniquement au réel perçu et leur perception n’est informée que par leur langage. Est-ce assez pour manœuvrer de telles masses financières qui dépassent l’entendement, le mien comme le leur ?

Sources :

Roger Munier, La séduction des images, http://leportique.revues.org/index569.html, 2003

Frank Frommer, La pensée Powerpoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide, Ed. de la Découverte, 2010


Trading haute fréquence, hors la loi ?

La classe politique européenne dénonce l’utilisation par les banques des  « algorithmes qui ont été développés sans intention de passer leurs ordres ». Depuis de nombreuses années, de nombreux ingénieurs de la finance et des mathématiques pures comme de l’informatique travaillent à bâtir ces outils très sophistiqués. Ils permettent d’automatiser le trading : c’est le « trading haute fréquence » (HFT, high frequency trading).

Le flash crash du 6 mai 2010

Le flash crash du 6 mai 2010

HFT, sommairement, de quoi s’agit-il ? Voici avec un exemple parmi d’autres. En 2009, Sergei Aleynikov, un russe émigré aux Etats-Unis, quitte Goldman Sachs pour un nouveau poste 3 fois mieux payé. Il est arrêté sur plainte de son ex-employeur par le FBI pour vol de code source d’un système de trading automatique basé sur des algorithmes mathématiques redoutablement efficaces lors des phases d’hyper-volatilité des marchés. Ces phases connues sous le nom de « vagues de panique » ou « phases maniaques« .

Les ordres sont de plus en plus nombreux à être placés automatiquement par les HFT dans la seule intention de leurrer les autres traders humains comme machines. Samuel Rondot, spécialiste des HFT, rapporte qu’ « un spécialiste Hedge Fund a comparé le nombre de titres négociés sur une journée de trading par rapport aux nombres d’ordres passés sur le marché : 1.3 milliards de titres échangés pour 87 milliards d’ordres passés ». Le nombre d’ordres passés en bourse est 60 à 70 fois plus grand que celui des titres échangés.

Les prises de position contre le HFT se multiplient. La France et la Grande-Bretagne accuse le HFT d’être à l’origine du « flash crash » de mai à Wall Street (une perte de 900 milliards de dollars en quelques minutes, voir le rapport de la SEC). La position française est claire.

  • Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a déclaré jeudi 25 nov. « Ma tendance naturelle serait au moins de les règlementer, de les encadrer très strictement, et après analyse des avantages-coûts de ces méthodes, éventuellement de les interdire, en tous cas de donner la capacité à l’Autorité des marchés de pouvoir les interdire en cas de circonstances considérées comme exceptionnelles, néfastes ».
  • Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a déclaré le 24 nov. devant la commission parlementaire que « La multiplication des dark pools et le trading à haute fréquence posent des problèmes et doivent être remis en cause ».
  • Jean-Pierre Jouyet, président de l’AMF, a expliqué que « si nous ne voulons pas nous donner les moyens humains, financiers ou techniques, alors je plaide pour que l’on bride ces activités ».

A Londres, où les HFT représentent un tiers des opérations sur le LSE (London Stock Exchange), Alexander Justham, dir. des marchés à la FSA (Financial Services Authority) a déclaré le 25 nov. « Il y a de nouveaux défis découlant de cet environnement (celui des HFT) qui doivent être gérés par les régulateurs. » Selon lui, le réexamen de la MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) devra notamment contraindre davantage de sociétés à enregistrer et transmettre leurs transactions si bien que le régulateur aura un tableau complet du marché lorsque des incidents se produiront.

Je suis très intéressé par vos réactions. N’hésitez pas à laisser des commentaires. Merci.

Sources

http://tinyurl.com/2vcttp3

http://tinyurl.com/36dcr5y

http://tinyurl.com/36xmqse

Rapport de la SEC

http://www.sec.gov/news/studies/2010/marketevents-report.pdf

Vidéos

Une introduction http://vimeo.com/15687700

Une Interview d’Alfred Berkeley sur Bloomberg http://tinyurl.com/35e8pln

Une présentation par Paddy Hirsch http://vimeo.com/6056298


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