Eugène Lejeune est né à Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loir) le 15 décembre 1818. Son père, Marie François (15.08.1782, paroisse St Eustache à Paris – 14.01.1864 à Beaumont-les-Autels), est alors maire de Beaumont-le-Chartif où il consigne la naissance de son fils dans le registre communal. Parmi les témoins, le baron Urs Joseph Augustin de Besenval (1776-1836), Lieutenant Colonel du deuxième régiment suisse de la Garde Nationale, veuf depuis 1814 qui en 1825 est propriétaire de la fabrique de faïence dite « de réverbère » de Beaumont-le-Chartif dont Marie François Lejeune est directeur en 1824.

Jean-Baptiste Lejeune, grand-père d’Eugène, était luthier de l’Académie royale de musique. Il exerça son art à Paris, rue Montmartre, de 1775 à 1816. Il était lui même issu d’une famille de luthiers. Les violons Lejeune sont toujours recherchés pour leur qualité.

Eugène est le premier enfant du couple. Sa mère, Anne Victoire née Durand (16.07.1792, paroisse Notre-Dame de Chartres – 09.07.1844 à Chartres) est la fille de l’imprimeur chartrain Jean-François Innocent Durand (28.12.1767, paroisse Ste Foy de Chartres – 27.11.1829 à Chartres) et de Marie Anne Le Tellier (15.12.1770 à Chartres – 21.10.1817 à Chartres) elle-même issue d’une autre famille d’imprimeurs chartrains.

Eugène étudie la peinture dans les ateliers de Paul Delaroche et de Charles Gleyre. Paul Delaroche avait commencé à enseigner en 1832 ou 1833. A la suite d’un bizutage tragique, il dut fermer son atelier en 1843 et c’est Charles Gleyre qui reprit l’atelier. Eugène, devenu artiste peintre, demeure à Paris et expose au Salon à partir de 1845.

Eugène se spécialise dans les portraits, les scènes . Il illustre aussi plusieurs livres. On peut citer à titre d’exemplaires « Reines et rois de France ». Dans les années 1848-1854, il collabore au « Journal des mères et des enfants » fondé par le fouriériste Jules Delbrück (1813-1889). Ce Journal des mères et des enfants divisé en deux parties présente la particularité d’être destiné dans sa première partie (la plus grande) aux enfants et dans sa seconde partie (plus petite) aux parents. Cette revue parut chaque mois de novembre 1848 à octobre 1854 avec de légères modifications du titre. « M. Jules Delbruck, dont le nom se rattache étroitement à la fondation des crèches, l’auteur de la crèche modèle, le savant rédacteur du recueil l’Éducation nouvelle, est un de ceux qui ont le plus fait pour le perfectionnement de l’enfance ; l’attrait, voilà son principe. Transformer les leçons en récréations instructives, c’est la marche dont tous ses écrits tendent à montrer la nécessité aux familles. » (Delasiauve, Journal de médecine mentale, 1866).

Eugène épouse Joséphine Halley (1826 à Cerdon, Ain – 28.01.1879 à Paris 14e). Son prénom bien napoléonien laisse supposer certaines sympathies politiques chez ses parents. Pour l’heure, je n’ai pas réussi à déterminer ni la date et le lieu de leur mariage. Ils auront une fille, Marie Elise (17.10.1853 à Paris 11e – 4.01.1890 à Paris 6e).

En 1861, il demeure rue de l’Ouest à Paris. Eugène est garde national pendant la guerre de 1870-1871.

Le peintre s’éteint à Paris le 8 avril 1894 à l’âge de 75 ans.

Plusieurs musées conservent des oeuvres : au musée de Brest « Intérieur de cuisine », au musée de Chartres « Le Cardinal Pie », « La niche aux lapins », « Michel Chasles », « Adolphe Chasles » et « Pierre Nicole ».

J’ai aussi réuni près de 100 photos de ses oeuvres, études ou gravures qui peuvent être vues ici.