Sur un mur du monastère de Geghard, vous pouvez voir cette inscription écrite en onciale. Elle a été légèrement rognée à droite et à gauche.
Ligne 1 – (Ե)ՍՄԱՄԱՔԱՆՍԵՏՈՒ:Խ՛:
Ligne 2 – (Ի)ՍԲՈՒԽՏՍԵՒՍՊԱՍԱՒՈ(Ր)
Ligne 3 – ԽՈՍՏԱՑԱՒՏԱՐԻՆ:Բ:ԱՒ(Ր)
Ce texte peut se réécrire :
Ligne 1 – Ես Մամաքանս ետու :խ՛:
Ligne 2 – ի ս(ուր)բ ուխտս եւ սպասաւոոր
Ligne 3 – խոստացաւ տարին :բ: աւոր
Analyse :
Ligne 1 – Ես [pr. pers, 1PS, moi] Մամաքան+ս [nom propre + article] ետու [v. donner, aor. 1PS] :խ՛: [nb 40]
Ligne 2 – ի [prép.] ս(ուր)բ [adj. abrév. avec badiv, saint] ուխտ+ս [subs. congrégation + article] եւ [conj. et] սպասաւոր [subs. serviteur]
Ligne 3 – խոստացաւ [v. promettre, aor. 1PS] տարին [տարի, subs. an, տարին par an] :բ: [nb 2] աւոր [subs. jour]
Traduction :
Moi, Mamakan, j’ai donné 40
à cette sainte congrégation et le serviteur
a promis par an 2 jours
Notes
Le monastère de la Sainte Lance de Geghard est situé dans la région du Kotayk en Arménie. Il est fondé au VIIe ou VIIIe siècle, peut-être avant. Après sa destruction pendant la période de l’invasion arabe, il est reconstruit au XIIIe siècle. En arménien ancien գեղարդն (gueghardn) signifie « lance ».
Pour l’état de l’inscription, on remarque qu’elle a été nettoyée et qu’à gauche et à droite, elle a été rognée. C’est pour cette raison que la proposition de lecture de cette inscription comporte des lettres supplémentaires mises entre parenthèses en tête des lignes 1 et 2 ainsi qu’à la fin des lignes 2 et 3.
Si on observe les 4 extrémités de la croix, on constate des petits trous de la forme de clous à section carré. Le trou du haut a même laissé une trace, peut-être de rouille, dans la pierre. Y avait-il une autre croix fixée par 4 clous ? Ou bien, y avait-il simplement 4 clous à tête pour ornement ?
A la 2e ligne, l’adjectif սուրբ (sourp) est écrit sous sa forme abbréviée սբ (sp) surmontée d’un badiv.