loi

La loi de la longue traîne

La Longue traîne est, au départ, une loi mathématique qui permet de rendre compte du phénomène suivant :

La demande pour un bien décroît en fonction de son rang de classement dans la demande globale. Cette fonction suit une loi exponentielle décroissante.

Pour ceux qui ont de bons souvenirs de leurs cours de math, si vous divisez l’aire totale de la courbe de cette exponentielle décroissante en deux aires égales, elle a pour abscisse un point proche de l’origine.

La longue traîne

C’est en 2004, en recourant à cette loi, que Jeff Bezos a décrit le modèle économique qui porte depuis le nom de « longue traîne » (en anglais, Long Tail). Il expliquait le potentiel de toutes les niches de produits qui n’étaient jusqu’alors (avant Internet) que peu ou pas profitable.

Jeff Bezos n’y est pas arrivé par hasard. En effet, on se souvient qu’Amazon.com a longtemps perdu de l’argent puisqu’il faisait des investissements importants et chaque vente semblait se faire à perte. Il s’agissait d’une politique délibérée qui aujourd’hui a montré sa pertinence. En réalisant moyennement ou peu de ventes sur un très grand nombre de références, on a la même espérance de gain qu’en faisant de très gros volumes de vente sur un petit nombre de références.

Qui est Jeff Bezos ?

Jeffrey Preston Bezos est né en 1964. Diplômé de l’Université de Princeton en 1986, il a d’abord travaillé comme analyste financier à Wall Street. En 1994, il crée Amazon.com dont le site ouvre l’année suivante. Il est toujours le PDG de la célèbre société de commerce en ligne. Mais, il continue de créer et en 2004, il fonde Blue Origin, une start-up spécialisée dans les voyages spatiaux. Bref, à suivre !


La loi de participation

En 2006, dans son blog, Ross Mayfield nous fait observer la corrélation forte entre la complexité des outils du Web et leur utilisation. Une fois énoncé, cela semble une évidence … voyez plutôt : plus un outil est compliqué, moins les utilisateurs l’utilisent. L’intérêt de la formulation et de l’article de Ross est d’avoir appliqué ce truisme aux nouveaux outils du web 2.0 et d’avoir établit une échelle dans un schéma désormais bien connu. L’article de Ross aura permis à certains de redescendre sur terre ;-) .

Les chiffres publiés dans les premiers mois de 2007 (par Hitwise et repris par de nombreux blogs mais aussi les agences internationales comme Reuters) sur la faible participation, voire la très faible participation des utilisateurs sur certains sites, viennent confirmer ce que l’on appelle maintenant la loi de participation. Reprenons quelques-unes de ces données (mai 2007) :

  • 0.18 % des visites sur YouTube sont destinées à l’upload de nouvelles vidéos
  • 0.12 % des visites sur Flickr sont destinées à l’upload de nouvelles photos
  • 4.38 % des visites sur Wikipedia sont destinées aux contributions

Ces statistiques nous permettent de compléter la loi de Ross. Wikipedia ne bénéficierait-il pas d’une prime à l’intelligence ? Un outil est d’autant plus utilisé qu’il est simple et permet de faire des choses intelligentes.

Qui est Ross Mayfield ?

Il est le président et le co-fondateur de Socialtext, l’un des premiers wiki d’entreprise et l’un des principaux fournisseurs de solutions d’entreprise 2.0.


Réseau social : le graal des rétroactions positives

Dans le monde imparfait qui est le nôtre, un monde où la concurrence n’est ni pure ni parfaite, la loi de rétroactions positives stipule que l’accroissement de la demande induit une hausse de l’offre qui en retour va stimuler la demande, etc.

Transposons maintenant cette loi au monde des réseaux sociaux cher au Web 2.0. Plus une communauté d’utilisateurs est importante, plus ses fournisseurs de services ont intérêt à lui offrir des services. En retour, le développement de cette offre va accroître la satisfaction des membres de la communauté. La satisfaction d’un membre est d’autant plus grande qu’il y a de membres dans la communauté. Simplet dirait : à plusieurs, on est plus nombreux !

Il s’en déduit que la logique des rapprochements ou des fusions des réseaux sociaux bénéficie des rétroactions positives. Ce phénomène conduit à la raréfaction des acteurs offreurs et on aboutit soit à un oligopole soit à un monopole. N’est-ce pas là ce que nous observons depuis quelques temps dans l’histoire des Plaxo, LinkedIn, mySpace, FaceBook, etc. Pour exister demain, ils se concentrent et leur bouquet de services augmente régulièrement, quitte à faire des erreurs (je ne cite personne).

L’offreur qui réussit à gagner un plus grand nombre de clients peut baisser ses prix. Voilà un autre argument positif pour aller vers cet offreur … La limite de notre histoire est que tous les offreurs n’arriveront pas à profiter de cette loi qui, à terme, devient celle du plus fort. Encore une loi darwinienne !


Rétroactions positives : avantage aux standards

Voyons pourquoi la loi de rétroactions positives favorise les standards technologiques. Un des facteurs de satisfaction de R.P. est l’effet d’entraînement (boule de neige) : si j’utilise la même technologie que les autres alors mon potentiel de communication avec autrui s’en trouve augmenté. C.Q.F.D.

Et comme les R.P. conduisent à la sélection entre offreurs, à cause d’une masse critique qu’il faut atteindre pour exister, il est clair que les offreurs qui auront choisi les standards seront privilégiés par rapport aux autres. Il n’y a aucun intérêt à développer des formats propriétaires et à s’y enfermer ! Sauf si on est un gros, un incontournable. Mais alors, le format propriétaire devient une norme de fait, un standard de facto. C.Q.F.D.

XML fête ses 10 ans … Son histoire illustre bien mon propos. Il n’y a pas un offreur du Web 2.0 qui oserait omettre XML dans son architecture, même si de nouveaux standards apparaissent.


La loi des rétroactions positives

Selon cette loi, d’abord formulée en économie, toute hausse de la demande entraine une hausse de l’offre, celle-ci stimule en retour la demande, et on reboucle … Norbert Wiener décrit les rétroactions positives en cybernétique. Dans le cadre de cette science, un système peut être défini comme un ensemble d’éléments en interaction. Ces interactions consistent en des échanges de matière, d’énergie, ou d’information. Parmi ces interactions, on distingue entre autres les rétroactions …

Si vous êtes de ceux qui ont lu mes autres articles dans la catégorie Codex informatica, vous trouverez une certaine similitude avec la loi de Bob Metcalfe.

Mais n’allons pas trop vite, cette loi (appelée aussi « de causalité circulaire ») ne s’applique pas n’importe comment. En effet, elle est inopérante dans un monde de concurrence pure et parfaite. D’une façon un peu triviale, on peut parler d’un effet boule de neige. Les rétroactions positives contribuent à des accumulations, à des concentrations de l’offre conduisant à un oligopole, voire un monopole. Je reprendrai dans un prochain article les conséquences de cette loi appliquée aux réseaux sociaux.

NB1 : une rétroaction est positive quand elle amplifie le phénomène.

NB2 : un oligopole = un marché avec très peu d’offreurs et beaucoup de demandeurs.

Qui était Norbert Wiener ?

Norbert Wiener est né le 26 novembre 1894 à Columbia, Missouri, États-unis. Il fait ses études à Harward où s’intéresse à la philosophie comme aux mathématiques et plus particulièrement à la logique mathématique. Il travaille en Angleterre avec Russel, en Allemagne avec Hilbert … mais doit rentrer aux Etats-Unis lorsqu’éclate la première guerre mondiale. Ce mathématicien américain, théoricien et chercheur en mathématiques appliquées, connu, entre autres, pour être le fondateur en 1948 de la Cybernétique, science du contrôle des systèmes, vivants ou non-vivants. Il meurt le 18 mars 1964 à Stockholm en Suède.


La loi de Shannon : la notion d’entropie

Shannon, cet esprit très « touche à tout » s’est intéressé à des sujets aussi différents et variés que les mathématiques, la jonglerie, l’invention de machines bizarres … Parmi les résultats de ses nombreux travaux, on peut remarquer ceux qui ont porté sur la notion d’entropie.

Un petit rappel pour ceux qui aurait raté le cours sur l’entropie. L’entropie est une grandeur physique abstraite d’abord découverte en thermodynamique statistique. Elle correspond au degré de désordre d’un système à l’échelle microscopique. Moins l’entropie du système est élevée, plus ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et moins grande est la part de l’énergie inutilisée ou utilisée de façon incohérente.

Dit plus simplement, moins on s’agite, plus on travaille efficacement. Cette loi est d’une portée universelle !

Shannon a généralisé la notion d’entropie au domaine de la théorie de l’information. Cette découverte a ouvert la voie aux méthodes appelées d’entropie maximale (qui consistent à substituer une loi de probabilité à une loi qu’on ne connait qu’imparfaitement) dont des applications connues sont le scanner médical et la reconnaissance automatique de caractères.

Qui est Shannon ?

Claude Elwood Shannon est né en 1916 à Gaylord dans le Michigan. Il fut ingénieur en électricité et mathématicien. Ce scientifique américain est considéré comme le père de la théorie de l’information. Il est mort en 2001.


La loi de Murphy : quand ça va mal …

» If anything can go wrong, it will «

Ou » Quand quelque chose peut mal tourner, c’est ce qui arrive «

Formulée en 1949 sur la base aérienne d’Edwards en Californie, cette loi s’applique dans tous les domaines de l’activité humaine. Pour ce qui est de l’informatique, elle est particulièrement utile à rendre compte des misères qui nous affligent …

Voici quelques déclinaisons de cette célèbre loi :

  • Quand un projet est enfin recetté et livré, il est obsolète.
  • Le coût d’un système augmente chaque fois qu’on l’utilise.
  • Quand un système devient utile, il doit être changé.
  • Quand un programme est inutile, il doit être documenté.
  • La complexité d’un système augmente toujours jusqu’à ce qu’elle excède les possibilités de ceux qui doivent les maintenir.
  • Etc.

L’optimisme actuel qui souffle sur le Web 2.0 semble conjurer le mauvais sort. Le Web 2.0 ne serait pas murphyste … à voir !

Qui est Murphy ?

Edward A. Murphy Jr. était capitaine dans l’US Air Force.


Les 3 lois de la robotique

Asimov a énoncé un système axiomatique connu sous le nom des trois lois de la robotique. Selon leur auteur, les robots devraient être construits dans le respect de ces lois pour éviter toutes les dérives qui, pour le moment, ne sont encore que spéculatives. Mais, on ne sait jamais … comme aurait dit le Petit Prince.

Première loi : un robot ne peut pas porter atteinte à un être humain, ni rester passif devant un être humain exposé à un danger.
Deuxième loi : un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
Troisième loi : un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.

La lecture (ou la relecture) de ces lois désormais célèbres résonnent bien dans le contexte de l’Internet. Les moteurs y sont toujours plus nombreux, à commencer par les moteurs de recherche, de gestion de contenu, de règles, de workflow, … Et je me pose les questions suivantes :

  • Est-ce que tous nos robots du web satisfont aux lois d’Asimov ?
  • Qu’adviendrait-il si tel moteur dérogeait à l’une de ces lois ?
  • Avons-nous des retours d’expérience sur le sujet ?

Qui est Isaac Asimov ?

Cet écrivain américain est né le premier janvier 1920 à Petrovichi en Russie. Il est mondialement célèbre pour une oeuvre de science fiction considérable. Il a aussi beaucoup écrit d’ouvrages de vulgarisation scientifique. Il est décédé à New York le 6 avril 1992.


La loi d’Amdahl : Gain de performance

Cette loi se rapporte au gain de performance qu’on peut attendre d’un ordinateur en améliorant une composante de sa performance. Sous sa forme générale, elle indique que le gain de performance égale le temps d’exécution d’une tâche complète sans l’amélioration divisé par le temps d’exécution de la même tâche avec l’amélioration.

Avons-nous déjà calculé ce gain dans nos projets web 2.0 afin de les quantifier ? Cela nous donnerait-il pas le moyen de fournir des données tangibles, puisque numériques, aux détracteurs de la 2e toile ?

Qui est Amdhal ?

Gene Myron Amdahl (né le 16 novembre 1922), américain d’origine norvégienne, est un architecte d’ordinateur et un entrepreneur de pointe, principalement connus pour son travail sur les ordinateurs centraux chez IBM et plus tard dans ses propres compagnies, particulièrement Amdahl Corporation créée en 1970.


La loi de Nacchio : Gateway IP

Le nombre de ports et le prix par port d’une gateway IP respectent la loi de Moore.

Cela signifie plus clairement que tous les 18 mois, pour le même prix, on a deux fois plus de ports dans les gateway IP. Cette loi intéresse beaucoup le secteur des télécommunications. En effet, la diminution du prix des gateways IP est essentielle pour permettre à la voix sur IP de devenir toujours plus banale.

Qui est Nacchio ?

Joseph Nacchio a été le président de la société Qwest Communications International Inc. Il avait commencé chez AT&T.


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