Télésanté et télémédecine se distinguent maintenant nettement. On ne peut plus les confondre.

Télésanté : ce sont des moyens techniques qui permettent le suivi à distance de patients à domicile. Ces outils ne demandent pas l’expertise d’un personnel spécialisé, le patient s’en sort tout seul. On pense par exemple au thermomètre, à la balance médicalisée, etc. La particularité de ces équipements est qu’ils communiquent avec un professionnel de la santé qui saura interpréter toutes les informations et prendre des décisions en fonction. En permettant la transmission à distance (merci Internet), la télésanté améliore la qualité de la prise en charge des patients.

Télémédecine : Quand il s’agit d’établir un diagnostic, d’assurer un suivi à visée préventive ou post-thérapeutique, etc. d’un patient qui ne peut pas se rendre chez le personnel de santé ou réciproquement lorsque le personnel de santé ne peut pas se rendre chez le patient, il existe aujourd’hui une solution : la télémédecine. C’est ainsi, par exemple, que dans des pays vastes et très peu peuplés, la médecine générale « classique » est difficilement praticable. Avec la téléconsultation, un médecin peut être en mesure d’agir à distance. La télémédecine comprend encore ce qu’on dénomme la téléassistance et la téléchirurgie.

Le développement de la télésanté est lié à l’apparition de nouveaux matériels communiquant, il ne se passe pas une semaine sans de nouvelles annonces, et à la création d’infrastructure technique pour gérer les données et leurs communications. Le web des données et le web des objets sont particulièrement concernés. C’était le propos que je défendais le 19 octobre 2010 à la journée organisée à l’Ecole Télécom ParisTech à Paris par la Fondation Motrice « Quand les objets communicants & intelligents se mettent au service de la santé et du handicap ». Mon intervention, sous le titre de « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télémédecine » (au passage, il faut noter que le titre devrait être « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télésanté »).

Recherche et Développement, innovation sont sollicitées pour apporter des solutions concrètes. Tout le monde attend ! Plusieurs petites sociétés apportent des réponses pertinentes. Il faut aussi, sans retard, que toutes ces offres se structurent et que l’interopérabilité soit au rendez-vous pour éviter un phénomène de fragmentation, de dispersion, dont la première victime serait, outre le patient, le système de santé lui-même.

Infrastructure du web des données. Des projets comme Datalift vont apporter des réponses tangibles dans le domaine du web des données. La télésanté a besoin que des ontologies se définissent et s’alignent pour que les données du diagnostic s’interconnectent : le médecin aura alors à sa disposition l’ensemble des informations et pourra prononcer son diagnostic avec le minimum de risque.

Annexe

Le rapport Lasbordes fait 15 recommandations (15 oct. 2009) :

1- Concrétiser l’engagement pour la télésanté par un déploiement pluriannuel régional de projets pilotes
2- Réduire la fracture territoriale sur le plan médical et médico-social
3- Mettre en place des services de télésanté pour favoriser le maintien à domicile et accompagner la sortie d’hospitalisation
4- Offrir un meilleur usage de la permanence des soins notamment l’accès aux urgences
5- Mobiliser la télésanté au service des handicapés et des personnes âgées dépendantes
6- Ouvrir les établissements pénitentiaires à la télésanté
7- Sécuriser et responsabiliser les acteurs par la mise en place d’un nouveau cadre juridique
8- Définir de nouveaux modes de rémunération maîtrisés
8- Labelliser les services et les produits et accréditer les prestataires
9- Former tous les professionnels de santé, les professionnels médico-sociaux et les aidants
10- Ouvrir un portail « grand public » d’information sanitaire, médicale et médico-sociale
11- Mettre en oeuvre une politique industrielle incitative et innovante
12- Améliorer l’observance médicale et développer l’éducation thérapeutique des patients
13- Sélectionner les investissements productifs
14- Lancer un plan de communication national pour informer et générer l’intérêt et la confiance.
15- Lancer un plan de communcation national pour informer et générer l’intérêt et la confiance