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Télésanté, web des données, web des objets et Grand emprunt

Je complète mon post précédent « Datalift et le développement de la télésanté » en relevant certains passages du rapport de Pierre Lasbordes, Député de l’Essonne.

« L’effort supplémentaire financé par le Grand emprunt pourrait porter sur 1,5 à 2 milliards€ destinés à financer l’amorçage du déploiement de la télésanté (infrastructures, financement d’une partie des projets pilotes confiées aux ARS, transformations des organisations et des pratiques et accompagnement, du changement, aides à la structuration de la filière industrielle (produits et services), réamorçage des projets de recherche et développement dédiés à la télésanté intégrant les apports des nouvelles technologies de communication (web 2.0, web des objets, web sémantique, interface homme/machine conviviaux, capteurs, nanotechnologies, sécurité et sûreté…) et des avancées dans le traitement des grandes pathologies cibles (diabète, cancers, obésité, insuffisances cardiaque et respiratoire…). Les gains de productivité et de qualité obtenus par la télésanté ont vocation à financer la généralisation au-delà des phases pilotes et les frais de fonctionnement. »
Page 33

« Cependant, si de nombreuses expérimentations ont été déployées localement pour résoudre des problématiques de soutien de populations isolées, notamment insulaires, il faut constater que les applications de la télésanté (réseau à haut débit, Internet, communications mobiles, PAD hier – très haut débit, Internet des objets, nanotechnologies, Internet sémantique demain) ont progressivement envahi la plupart des champs de la santé que ce soient en termes de pathologies, de mode opératoire, de cycle de vie de la prévention au suivi thérapeutique en passant par l’aide au diagnostic. Il est généralement admis que les nouvelles pratiques introduites à l’instar des grands pays modernes par la télésanté deviendront vraisemblablement incontournables et que la médecine de demain intégrera de manière native et naturelle l’ensemble de ses composants. Il devient impératif de s’engager maintenant, à l’instar des grands pays développés, et de la manière la plus volontaire sur un développement qui conditionne notre santé de demain et celles des générations futures »
Pages 38-39

« La majorité des technologies sont d’ores et déjà disponibles et les apports majeurs des nanotechnologies, de l’interactivité du web 2.0, de l’Internet sémantique et des objets vont élargir de manière considérable le spectre des usages potentiels de la télésanté. Les industriels n’ont que quelques blocages à lever comme notamment les adaptations nationales de leurs offres, l’intégration et l’interopérabilité avec les systèmes existants, une ergonomie masquant les aspects techniques pour le patient, l’émergence de plates-formes de services intégrés… »
Page 96

« La couche « sémantique » existe hors informatique : elle concerne la compréhension des données elles-mêmes par les applications – puis les êtres humains. Elle pose le problème de la langue, des nomenclatures et des codes pour identifier les affections, les traitements, les équipements… Si l’interopérabilité sémantique n’est pas possible, les applications qui travaillent finement sur les données ne peuvent être mises en œuvre et les humains doivent intervenir. »
Page 115

« Les codes, les nomenclatures et les sémantiques
Il s’agit du niveau le plus complexe et le plus difficile, parce qu’il exige des accords au sein de communautés importantes et la gestion de grands référentiels, dans un domaine où les techniques évoluent rapidement. Il faut en outre prendre en compte, pour les échanges, le fait que les acteurs utilisent les codes en fonction de leurs besoins propres : c’est ce qui explique la multiplicité des nomenclatures médicamenteuses ou même le fait qu’on ait pour la médecine, la CIM-10 qui serve pour la T2A, en même temps que se développent de grands référentiels internationaux comme la classification SNOMED (106 000 concepts) ou l’ontologie SNOMED-CT (330 000 concepts) qui visent à identifier l’ensemble des concepts de la médecine. »
Page 116

« La recherche et développement des industriels
Les industriels doivent s’impliquer dans les projets au sein desquels leur savoir faire est immédiatement utilisable. (…) tant dans le domaine médical (un des axes majeurs du SNRI et des propositions du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour le Grand emprunt) que dans le domaine numérique (Web 3.0, Web des objets, Web sémantique, nanotechnologies, interfaces hommes/machines, encryptage…). Les pôles de compétitivité (notamment Medicen, System@tic, Images et réseaux, Capdigital…) et les grands organismes de recherche (CEA, CNES, INRIA, INSERM…) doivent encourager le développement de projets compétitifs associant des expertises issues d’industries et de taille d’entreprises très différentes en apportant structure d’accueil, expertises en termes de recherche et développement, compétences en matière de montage et de pilotage de projets multidisciplinaires.
Pages 128-130

Quels seront les résultats des projets lauréats du Grand Emprunt ? Est-ce que la médecine en sera transformée ? Dans quelle mesure ? Le patient sera mieux soigné, mieux pris en compte ?

Il est certain qu’il y a là les prémices d’un bouleversement …


Datalift et le développement de la télésanté

Télésanté et télémédecine se distinguent maintenant nettement. On ne peut plus les confondre.

Télésanté : ce sont des moyens techniques qui permettent le suivi à distance de patients à domicile. Ces outils ne demandent pas l’expertise d’un personnel spécialisé, le patient s’en sort tout seul. On pense par exemple au thermomètre, à la balance médicalisée, etc. La particularité de ces équipements est qu’ils communiquent avec un professionnel de la santé qui saura interpréter toutes les informations et prendre des décisions en fonction. En permettant la transmission à distance (merci Internet), la télésanté améliore la qualité de la prise en charge des patients.

Télémédecine : Quand il s’agit d’établir un diagnostic, d’assurer un suivi à visée préventive ou post-thérapeutique, etc. d’un patient qui ne peut pas se rendre chez le personnel de santé ou réciproquement lorsque le personnel de santé ne peut pas se rendre chez le patient, il existe aujourd’hui une solution : la télémédecine. C’est ainsi, par exemple, que dans des pays vastes et très peu peuplés, la médecine générale « classique » est difficilement praticable. Avec la téléconsultation, un médecin peut être en mesure d’agir à distance. La télémédecine comprend encore ce qu’on dénomme la téléassistance et la téléchirurgie.

Le développement de la télésanté est lié à l’apparition de nouveaux matériels communiquant, il ne se passe pas une semaine sans de nouvelles annonces, et à la création d’infrastructure technique pour gérer les données et leurs communications. Le web des données et le web des objets sont particulièrement concernés. C’était le propos que je défendais le 19 octobre 2010 à la journée organisée à l’Ecole Télécom ParisTech à Paris par la Fondation Motrice « Quand les objets communicants & intelligents se mettent au service de la santé et du handicap ». Mon intervention, sous le titre de « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télémédecine » (au passage, il faut noter que le titre devrait être « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télésanté »).

Recherche et Développement, innovation sont sollicitées pour apporter des solutions concrètes. Tout le monde attend ! Plusieurs petites sociétés apportent des réponses pertinentes. Il faut aussi, sans retard, que toutes ces offres se structurent et que l’interopérabilité soit au rendez-vous pour éviter un phénomène de fragmentation, de dispersion, dont la première victime serait, outre le patient, le système de santé lui-même.

Infrastructure du web des données. Des projets comme Datalift vont apporter des réponses tangibles dans le domaine du web des données. La télésanté a besoin que des ontologies se définissent et s’alignent pour que les données du diagnostic s’interconnectent : le médecin aura alors à sa disposition l’ensemble des informations et pourra prononcer son diagnostic avec le minimum de risque.

Annexe

Le rapport Lasbordes fait 15 recommandations (15 oct. 2009) :

1- Concrétiser l’engagement pour la télésanté par un déploiement pluriannuel régional de projets pilotes
2- Réduire la fracture territoriale sur le plan médical et médico-social
3- Mettre en place des services de télésanté pour favoriser le maintien à domicile et accompagner la sortie d’hospitalisation
4- Offrir un meilleur usage de la permanence des soins notamment l’accès aux urgences
5- Mobiliser la télésanté au service des handicapés et des personnes âgées dépendantes
6- Ouvrir les établissements pénitentiaires à la télésanté
7- Sécuriser et responsabiliser les acteurs par la mise en place d’un nouveau cadre juridique
8- Définir de nouveaux modes de rémunération maîtrisés
8- Labelliser les services et les produits et accréditer les prestataires
9- Former tous les professionnels de santé, les professionnels médico-sociaux et les aidants
10- Ouvrir un portail « grand public » d’information sanitaire, médicale et médico-sociale
11- Mettre en oeuvre une politique industrielle incitative et innovante
12- Améliorer l’observance médicale et développer l’éducation thérapeutique des patients
13- Sélectionner les investissements productifs
14- Lancer un plan de communication national pour informer et générer l’intérêt et la confiance.
15- Lancer un plan de communcation national pour informer et générer l’intérêt et la confiance


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