Lorsqu’en 1778 Johann Wolgang von Goethe écrit « Grenzen der Menschheit », il prend part au mouvement poétique et politique du Sturm und Drang. Dans cette hymne, mise en musique par Franz Schubert (D. 716 en 1821), Hugo Wolf (Lied n.51 en 1889, partition) et plus tard par Alban Berg (en 1902), le poète évoque sa vision de la relation entre les dieux et les hommes. Il conseille aux hommes l’humilité et le respect et leurs suggère de ne pas se mesurer aux dieux. Il conçoit la vie de l’homme comme confinée, limitée par des déterminismes. Cf une étude intéressante sur « La genèse d’un nouveau Prometheus » écrite par Daniel Hellmann.

Limites d’humanité

Wenn der uralte,
Heilige Vater
Mit gelassener Hand
Aus rollenden Wolken
Segnende Blitze
Über die Erde sät,
Küß ich den letzten
Saum seines Kleides,
Kindlicher Schauer
Treu in der Brust.

Lorsque le vénérable
et très saint Père
d’une main sereine
du haut des nuages
sème sur la terre
des éclairs bienveillants,
je baise le moindre ourlet
de sa robe,
frissonnant, tel un enfant
au cœur fidèle.

Denn mit Göttern
Soll sich nicht messen
Irgendein Mensch.
Hebt er sich aufwärts
Und berührt
Mit dem Scheitel die Sterne,
Nirgends haften dann
Die unsichern Sohlen,
Und mit ihm spielen
Wolken und Winde.

Car nul homme
aux dieux ne doit
se mesurer.
S’il se dresse
et de son front
touche les étoiles,
son pas incertain alors
ne trouve d’appuis stables,
et les nuages et les vents
se jouent de lui.

Steht er mit festen,
Markigen Knochen
Auf der wohlgegründeten
Dauernden Erde,
Reicht er nicht auf,
Nur mit der Eiche
Oder der Rebe
Sich zu vergleichen.

Se tient-il debout sur ses os
solides et énergiques,
sur la terre ferme
et durable,
il ne peut pourtant,
au chêne
ou à la vigne
se comparer.

Was unterscheidet
Götter von Menschen?
Daß viele Wellen
Vor jenen wandeln,
Ein ewiger Strom:
Uns hebt die Welle,
Verschlingt die Welle,
Und wir versinken.

Qu’est-ce qui différencie
les dieux des hommes ?
Tant de vagues
passent devant les dieux,
un fleuve éternel :
nous, la vague nous soulève,
nous submerge,
et nous sombrons.

Ein kleiner Ring
Begrenzt unser Leben,
Und viele Geschlechter
Reihen sich dauernd
An ihres Daseins
Unendliche Kette.

Un petit anneau
limite notre vie,
tant de générations
qui, sans relâche, enfilent
leur existence
à la chaine sans fin.

Au début, ma traduction était bien imparfaite, je remercie Dansolo et Pierrot, du forum de Leo, pour leur aide avisée. C’est un des avantages de la publication dans un média interactif (de type web 2.0) que de pouvoir solliciter l’aide des lecteurs.

Vous pouvez encore me faire part de toutes vos suggestions pour améliorer cette version française.