Je commence toujours mon cours de « Gestion de l’innovation » en partageant cette conviction avec les étudiants : il est tout aussi intéressant d’arriver à un « no go » qu’à un « go » quand on monte un dossier d’innovation ou de R&D. C’est déconcertant, j’en conviens, car chacun aimerait qu’à l’issue d’un travail rondement mené, on aboutisse à la conclusion : « votre dossier est nickel, on y va ! »

Si, après une étude honnête, on parvient à un « non », cela relance la recherche, cela stimule la créativité pour trouver une meilleure solution. On va chercher à comprendre le refus. Avec un « oui », combien de fois ne s’est on pas arrêté ? Et quand l’innovation sort, elle va être copiée, souvent sans beaucoup d’intelligence …

C’est bien paradoxal, mais un « oui » peut tuer l’innovation ! Dans tous les cas, le oui est un puissant anesthésique pour beaucoup !

N’allez pas croire que je milite pour les rejets en commission, pour les refus de toutes sortes. Il faut des « go ». Et pour qu’il soit de la meilleure facture possible, il leur faut l’humilité des débuts. Après un « go », il en faudra d’autres pour apporter des améliorations, pour écouter les utilisateurs et la concurrence et en tenir compte.

En médecine, la publication des résultats négatifs est encouragée car elle est une source de progrès. Une revue est intégralement dédiée à cette problématique. C’est le Journal of negative result in biomedecine publié par Springer et dont le rédacteur en chef est Bjorn Olsen, de Harvard Medical School.