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La réutilisation des données publiques, ça bouge

Le monde anglo-saxon s’est déjà engagé dans cette voie depuis quelques années. Tout le monde observe, on s’interroge. Les questions sont techniques, organisationnelles, économiques, normatives… et tout simplement pratiques.

Et il y a des réponses :

  • techniques : le web des données, l’open data, les bases non SQL, des projets comme Datalift, etc.
  • organisationnelles : la création d’agences, de portails comme Data Publica, etc.
  • économiques : pour l’instant, ce sont essentiellement les états qui financent, les réutilisateurs privés attendent du gratuit
  • normatives : le W3C a déjà produit un important travail
  • pratiques : les usages se cherchent encore, mais des mashups intéressants montrent des pistes prometteuses

En France, après l’APIE, nous avons depuis une semaine Etalab qui font suite à des initiatives locales avant-gardistes à Rennes et Paris. Ca bouge aussi à Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Montpellier, Toulon, Le Havre …

Des conférences sont proposées sur le sujet par différentes organisations, comme par exemple :


Des bibliothèques de textes grecs anciens

J’ai souvent cherché tel ou tel texte sans jamais systématiser ma recherche. Aujourd’hui, c’est un peu par hasard que j’ai « posé le clic » sur la Βικιθήκη que la version grecque de wikipedia met en ligne.

Si je cherche Platon, Πλάτων, les oeuvres, Έργα, disponibles sont :

  • Ἀλκιβιάδης α
  • Ἀπολογία Σωκράτους
  • Εὐθύφρων
  • Θεαίτητος
  • Ίων
  • Κριτίας
  • Κρίτων
  • Λάχης
  • Πολιτεία
  • Σοφιστής
  • Συμπόσιον
  • Τίμαιος
  • Φαίδων
  • Χαρμίδης
  • C’est un bon début, non ?

    Et comme c’est dans un wiki, chacun peut apporter quelque chose. Parmi tous les auteurs, certains ne sont pas tout à fait grecs. Par exemple, on trouve John Kennedy ! Les textes sont accentués et dans un bel unicode, ça ne gâche rien, super.

    Je ne me suis pas arrêté là, et j’ai poursuivi la fouille. In fine, voici quelques résultats avec des sites spécialisés :

    Bibliotheca Augustina

    Titus

    Philippe Remacle

    Bibliotheca Classica Selecta

    Myriobiblios

    UCL, département d’études grecques, latines et orientales

    Bilbiotheca classica selecta


    Quelques données chiffrées sur des datasets du Linking Open Data

    On me demande souvent des chiffres sur ces fameux datasets qui commencent à peupler le LOD (Linking Open Data). Voici donc quelques statistiques sur des ensembles de données disponibles :

    Voici une requête SPARQL qui permet d’interroger le data.gov américain :

    PREFIX rdf: <http://www.w3.org/1999/02/22-rdf-syntax-ns#>
    SELECT ?g ?number_of_triples
    WHERE
    {GRAPH ?g
    {
    ?s a <http://data-gov.tw.rpi.edu/2009/data-gov-twc.rdf#Dataset> .
    ?s <http://data-gov.tw.rpi.edu/2009/data-gov-twc.rdf#number_of_triples> ?number_of_triples.
    filter ( regex( str(?g) , "Dataset") )
    }
    }
    order by ?g

    L’exposition de l’ipséité est-elle risquée dans les réseaux sociaux ?

    Le 18 janvier 2011, lors de la conférence que je donnais au Cercle d’Ethique des Affaires sous le titre Ethiques et réseaux sociaux, j’ai détaillé un point qui, semble t-il, n’a pas été analysé ou trop peu.

    Le philosophe Paul Ricoeur nous propose de considérer l’identité des personnes comme composée d’une mêmeté et d’une ipséité. La première est cette part de nous-même qui dit que nous sommes des « autres semblables à », que nous sommes comme d’autres, que nous appartenons à un groupe, etc. La seconde est la part qui dit que nous ne sommes pas comme l’autre, que nous sommes un autre, elle dit notre différence.

    La mêmeté est alors soutenue dans les réseaux sociaux lorsque nous mentionnons notre appartenance à un groupe, une communauté. La seconde nous sépare, nous distingue. Je pourrai détailler encore tout ceci, mais je pense que les concepts se comprennent aisément.

    On conçoit bien que la mêmeté est protectrice, à la façon du groupe qui accueille et protège ses membres. D’ailleurs, dans un réseau social, plus un groupe est nombreux, plus il est « fort », plus il « a raison » (il faut dire tout ça avec beaucoup de précaution).

    L’ipséité, en revanche, parce qu’elle permet de se distinguer, peut aller jusqu’à opposer. Lorsque le membre d’un réseau social s’expose « du côté de son ipséité », il se met potentiellement en danger. En paraphrasant un célèbre dicton, on peut écrire « un membre de réseau social seul est un membre en danger » !


    Du web aux réseaux sociaux. Visions et mirages. La force des usages.

    C’est sous ce titre que j’ai publié un long article dans la livraison du 4e trimestre 2010 de la Revue Transversalités. Au sommaire de ce n°116 (octobre – décembre 2010), le dossier Internet : nouveaux usages, nouvelles sociabilités comprend 8 contributions qui méritent toutes d’être lues.

    Voici les premiers paragraphes :

    Internet dynamise nos usages d’une informatique qui depuis longtemps n’est plus le seul apanage des entreprises. Domestiquée et démocratisée, elle a investi nos loisirs, nos communications, nos pratiques de consommation, etc. Et lorsqu’elle revient vers l’entreprise, c’est pour la bouleverser. Dans l’enseignement, la recherche ou la santé, par exemple, des transformations importantes s’opèrent. Si les jeunes sont nés dans cet environnement, les quadragénaires et plus distinguent un avant et un après Internet.

    L’explosion du nombre de sites Internet et l’élargissement de l’accès au web aux mobiles ou aux tablettes ne cessent d’augmenter nos possibilités d’entrer en relation avec d’autres personnes. Que ce soit pour développer nos réseaux amicaux ou professionnels, partager nos passions, contribuer à la construction d’une base de connaissances, rechercher un emploi ou simplement communiquer, toutes nos activités sociales trouvent leur pendant web.

    Nouvelles technologies, nouvelles propositions de valeur, nouveaux usages, nouvel eldorado… ne succombons pas trop vite aux chants des sirènes numériques. Si nous adoptons Internet sans prendre le temps de la réflexion, nous n’aurons peut-être pas l’occasion de poser des exigences nouvelles et de rendre plus navigable le long fleuve numérique qui irrigue désormais pratiquement toutes les activités humaines, et qui n’a rien de tranquille.

    En conclusion, je note :

    Qui dira l’avenir des réseaux sociaux? Ils transforment la communication des hommes, bouleversent le rapport à l’information. Il n’y aura pas de retour en arrière.

    Au commencement était la toile, l’unique réseau. La saisie de la dimension sociale l’a fragmenté, multipliant les réseaux sociaux. Dans Internet, tout est devenu social au point qu’aujourd’hui ce qui n’est pas social n’a plus de valeur.


    Télésanté, web des données, web des objets et Grand emprunt

    Je complète mon post précédent « Datalift et le développement de la télésanté » en relevant certains passages du rapport de Pierre Lasbordes, Député de l’Essonne.

    « L’effort supplémentaire financé par le Grand emprunt pourrait porter sur 1,5 à 2 milliards€ destinés à financer l’amorçage du déploiement de la télésanté (infrastructures, financement d’une partie des projets pilotes confiées aux ARS, transformations des organisations et des pratiques et accompagnement, du changement, aides à la structuration de la filière industrielle (produits et services), réamorçage des projets de recherche et développement dédiés à la télésanté intégrant les apports des nouvelles technologies de communication (web 2.0, web des objets, web sémantique, interface homme/machine conviviaux, capteurs, nanotechnologies, sécurité et sûreté…) et des avancées dans le traitement des grandes pathologies cibles (diabète, cancers, obésité, insuffisances cardiaque et respiratoire…). Les gains de productivité et de qualité obtenus par la télésanté ont vocation à financer la généralisation au-delà des phases pilotes et les frais de fonctionnement. »
    Page 33

    « Cependant, si de nombreuses expérimentations ont été déployées localement pour résoudre des problématiques de soutien de populations isolées, notamment insulaires, il faut constater que les applications de la télésanté (réseau à haut débit, Internet, communications mobiles, PAD hier – très haut débit, Internet des objets, nanotechnologies, Internet sémantique demain) ont progressivement envahi la plupart des champs de la santé que ce soient en termes de pathologies, de mode opératoire, de cycle de vie de la prévention au suivi thérapeutique en passant par l’aide au diagnostic. Il est généralement admis que les nouvelles pratiques introduites à l’instar des grands pays modernes par la télésanté deviendront vraisemblablement incontournables et que la médecine de demain intégrera de manière native et naturelle l’ensemble de ses composants. Il devient impératif de s’engager maintenant, à l’instar des grands pays développés, et de la manière la plus volontaire sur un développement qui conditionne notre santé de demain et celles des générations futures »
    Pages 38-39

    « La majorité des technologies sont d’ores et déjà disponibles et les apports majeurs des nanotechnologies, de l’interactivité du web 2.0, de l’Internet sémantique et des objets vont élargir de manière considérable le spectre des usages potentiels de la télésanté. Les industriels n’ont que quelques blocages à lever comme notamment les adaptations nationales de leurs offres, l’intégration et l’interopérabilité avec les systèmes existants, une ergonomie masquant les aspects techniques pour le patient, l’émergence de plates-formes de services intégrés… »
    Page 96

    « La couche « sémantique » existe hors informatique : elle concerne la compréhension des données elles-mêmes par les applications – puis les êtres humains. Elle pose le problème de la langue, des nomenclatures et des codes pour identifier les affections, les traitements, les équipements… Si l’interopérabilité sémantique n’est pas possible, les applications qui travaillent finement sur les données ne peuvent être mises en œuvre et les humains doivent intervenir. »
    Page 115

    « Les codes, les nomenclatures et les sémantiques
    Il s’agit du niveau le plus complexe et le plus difficile, parce qu’il exige des accords au sein de communautés importantes et la gestion de grands référentiels, dans un domaine où les techniques évoluent rapidement. Il faut en outre prendre en compte, pour les échanges, le fait que les acteurs utilisent les codes en fonction de leurs besoins propres : c’est ce qui explique la multiplicité des nomenclatures médicamenteuses ou même le fait qu’on ait pour la médecine, la CIM-10 qui serve pour la T2A, en même temps que se développent de grands référentiels internationaux comme la classification SNOMED (106 000 concepts) ou l’ontologie SNOMED-CT (330 000 concepts) qui visent à identifier l’ensemble des concepts de la médecine. »
    Page 116

    « La recherche et développement des industriels
    Les industriels doivent s’impliquer dans les projets au sein desquels leur savoir faire est immédiatement utilisable. (…) tant dans le domaine médical (un des axes majeurs du SNRI et des propositions du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour le Grand emprunt) que dans le domaine numérique (Web 3.0, Web des objets, Web sémantique, nanotechnologies, interfaces hommes/machines, encryptage…). Les pôles de compétitivité (notamment Medicen, System@tic, Images et réseaux, Capdigital…) et les grands organismes de recherche (CEA, CNES, INRIA, INSERM…) doivent encourager le développement de projets compétitifs associant des expertises issues d’industries et de taille d’entreprises très différentes en apportant structure d’accueil, expertises en termes de recherche et développement, compétences en matière de montage et de pilotage de projets multidisciplinaires.
    Pages 128-130

    Quels seront les résultats des projets lauréats du Grand Emprunt ? Est-ce que la médecine en sera transformée ? Dans quelle mesure ? Le patient sera mieux soigné, mieux pris en compte ?

    Il est certain qu’il y a là les prémices d’un bouleversement …


    Datalift et le développement de la télésanté

    Télésanté et télémédecine se distinguent maintenant nettement. On ne peut plus les confondre.

    Télésanté : ce sont des moyens techniques qui permettent le suivi à distance de patients à domicile. Ces outils ne demandent pas l’expertise d’un personnel spécialisé, le patient s’en sort tout seul. On pense par exemple au thermomètre, à la balance médicalisée, etc. La particularité de ces équipements est qu’ils communiquent avec un professionnel de la santé qui saura interpréter toutes les informations et prendre des décisions en fonction. En permettant la transmission à distance (merci Internet), la télésanté améliore la qualité de la prise en charge des patients.

    Télémédecine : Quand il s’agit d’établir un diagnostic, d’assurer un suivi à visée préventive ou post-thérapeutique, etc. d’un patient qui ne peut pas se rendre chez le personnel de santé ou réciproquement lorsque le personnel de santé ne peut pas se rendre chez le patient, il existe aujourd’hui une solution : la télémédecine. C’est ainsi, par exemple, que dans des pays vastes et très peu peuplés, la médecine générale « classique » est difficilement praticable. Avec la téléconsultation, un médecin peut être en mesure d’agir à distance. La télémédecine comprend encore ce qu’on dénomme la téléassistance et la téléchirurgie.

    Le développement de la télésanté est lié à l’apparition de nouveaux matériels communiquant, il ne se passe pas une semaine sans de nouvelles annonces, et à la création d’infrastructure technique pour gérer les données et leurs communications. Le web des données et le web des objets sont particulièrement concernés. C’était le propos que je défendais le 19 octobre 2010 à la journée organisée à l’Ecole Télécom ParisTech à Paris par la Fondation Motrice « Quand les objets communicants & intelligents se mettent au service de la santé et du handicap ». Mon intervention, sous le titre de « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télémédecine » (au passage, il faut noter que le titre devrait être « Infrastructure sémantique pour objets communicants, web de données et télésanté »).

    Recherche et Développement, innovation sont sollicitées pour apporter des solutions concrètes. Tout le monde attend ! Plusieurs petites sociétés apportent des réponses pertinentes. Il faut aussi, sans retard, que toutes ces offres se structurent et que l’interopérabilité soit au rendez-vous pour éviter un phénomène de fragmentation, de dispersion, dont la première victime serait, outre le patient, le système de santé lui-même.

    Infrastructure du web des données. Des projets comme Datalift vont apporter des réponses tangibles dans le domaine du web des données. La télésanté a besoin que des ontologies se définissent et s’alignent pour que les données du diagnostic s’interconnectent : le médecin aura alors à sa disposition l’ensemble des informations et pourra prononcer son diagnostic avec le minimum de risque.

    Annexe

    Le rapport Lasbordes fait 15 recommandations (15 oct. 2009) :

    1- Concrétiser l’engagement pour la télésanté par un déploiement pluriannuel régional de projets pilotes
    2- Réduire la fracture territoriale sur le plan médical et médico-social
    3- Mettre en place des services de télésanté pour favoriser le maintien à domicile et accompagner la sortie d’hospitalisation
    4- Offrir un meilleur usage de la permanence des soins notamment l’accès aux urgences
    5- Mobiliser la télésanté au service des handicapés et des personnes âgées dépendantes
    6- Ouvrir les établissements pénitentiaires à la télésanté
    7- Sécuriser et responsabiliser les acteurs par la mise en place d’un nouveau cadre juridique
    8- Définir de nouveaux modes de rémunération maîtrisés
    8- Labelliser les services et les produits et accréditer les prestataires
    9- Former tous les professionnels de santé, les professionnels médico-sociaux et les aidants
    10- Ouvrir un portail « grand public » d’information sanitaire, médicale et médico-sociale
    11- Mettre en oeuvre une politique industrielle incitative et innovante
    12- Améliorer l’observance médicale et développer l’éducation thérapeutique des patients
    13- Sélectionner les investissements productifs
    14- Lancer un plan de communication national pour informer et générer l’intérêt et la confiance.
    15- Lancer un plan de communcation national pour informer et générer l’intérêt et la confiance


    Du pouvoir de l’image

    Beaucoup s’accorde pour dire qu’une image a bien plus de pouvoir qu’un mot. Certains écrivent même qu’ « une image vaut 1000 mots ». Leur démonstration nous renvoie à notre expérience : une carte géographique, un mind-mapping ou encore un graphique financier pour une analyse technique transmettent beaucoup plus d’information que les mots, notamment parce que les lecteurs sont familiarisés avec ces représentations. Parallèlement, en octobre, un ancien journaliste, Frank Frommer, a publié : « La pensée Powerpoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide ». Polémique ou erreur ?

    En juin 2010, avant la sortie du livre de Frank Frommer, Francis Pisani, dans son blog Transnet, publiait « Du danger des représentations Power Point », lui-même précédé en avril 2010 par une déclaration du général des Marines James N. Mattis selon lequel « PowerPoint makes us stupid ».

    Si l’image a un pouvoir supérieur à celui des mots, cela ne signifie pas qu’elle soit meilleure. Il n’est pas question de valeur, mais de pouvoir. Alors que la photographie est une répétition du monde, la saisie « im-médiate », sans média, des choses, l’image est une intermédiation, une interprétation. La photographie « re-produit » le réel, elle le produit à nouveau. L’image re-présente, elle présente dans l’ordre de l’imaginaire.

    Frank Frommer explique que Powerpoint transforme la parole en spectacle. Le recours à un support Powerpoint ne favorise pas l’interaction, il établit plutôt un déséquilibre entre un présentateur qui maîtrise le discours et le temps de son déroulement, et un public qui découvre des images mobilisant sa vue plus que les mots ne lui parlent en raison. N’a-t-on pas là le binôme image/mot servit dans le même rapport puissance/valeur. Le journaliste écrit : « Powerpoint est étrangement habile à dissimiler la fragilité d’une proposition, la vacuité d’un business plan, devant un public toujours respectueux. »

    Le monde de la finance connaît cette fascination pour l’image. Les “quants”, sobriquets des analystes quantitatifs, manipulent de grandes quantités de données de mathématiques financières. Ils utilisent massivement des « charts », ces images dynamiques rendent compte d’un cocktail d’indicateurs savamment paramétrés. Elles interprètent la réalité économique pour la représenter sur les écrans.

    L’image, comme le langage, est une médiation au travers de laquelle le réel est perceptible. Les financiers n’accèdent pas au réel, mais uniquement au réel perçu et leur perception n’est informée que par leur langage. Est-ce assez pour manœuvrer de telles masses financières qui dépassent l’entendement, le mien comme le leur ?

    Sources :

    Roger Munier, La séduction des images, http://leportique.revues.org/index569.html, 2003

    Frank Frommer, La pensée Powerpoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide, Ed. de la Découverte, 2010


    Trading haute fréquence, hors la loi ?

    La classe politique européenne dénonce l’utilisation par les banques des  « algorithmes qui ont été développés sans intention de passer leurs ordres ». Depuis de nombreuses années, de nombreux ingénieurs de la finance et des mathématiques pures comme de l’informatique travaillent à bâtir ces outils très sophistiqués. Ils permettent d’automatiser le trading : c’est le « trading haute fréquence » (HFT, high frequency trading).

    Le flash crash du 6 mai 2010

    Le flash crash du 6 mai 2010

    HFT, sommairement, de quoi s’agit-il ? Voici avec un exemple parmi d’autres. En 2009, Sergei Aleynikov, un russe émigré aux Etats-Unis, quitte Goldman Sachs pour un nouveau poste 3 fois mieux payé. Il est arrêté sur plainte de son ex-employeur par le FBI pour vol de code source d’un système de trading automatique basé sur des algorithmes mathématiques redoutablement efficaces lors des phases d’hyper-volatilité des marchés. Ces phases connues sous le nom de « vagues de panique » ou « phases maniaques« .

    Les ordres sont de plus en plus nombreux à être placés automatiquement par les HFT dans la seule intention de leurrer les autres traders humains comme machines. Samuel Rondot, spécialiste des HFT, rapporte qu’ « un spécialiste Hedge Fund a comparé le nombre de titres négociés sur une journée de trading par rapport aux nombres d’ordres passés sur le marché : 1.3 milliards de titres échangés pour 87 milliards d’ordres passés ». Le nombre d’ordres passés en bourse est 60 à 70 fois plus grand que celui des titres échangés.

    Les prises de position contre le HFT se multiplient. La France et la Grande-Bretagne accuse le HFT d’être à l’origine du « flash crash » de mai à Wall Street (une perte de 900 milliards de dollars en quelques minutes, voir le rapport de la SEC). La position française est claire.

    • Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a déclaré jeudi 25 nov. « Ma tendance naturelle serait au moins de les règlementer, de les encadrer très strictement, et après analyse des avantages-coûts de ces méthodes, éventuellement de les interdire, en tous cas de donner la capacité à l’Autorité des marchés de pouvoir les interdire en cas de circonstances considérées comme exceptionnelles, néfastes ».
    • Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a déclaré le 24 nov. devant la commission parlementaire que « La multiplication des dark pools et le trading à haute fréquence posent des problèmes et doivent être remis en cause ».
    • Jean-Pierre Jouyet, président de l’AMF, a expliqué que « si nous ne voulons pas nous donner les moyens humains, financiers ou techniques, alors je plaide pour que l’on bride ces activités ».

    A Londres, où les HFT représentent un tiers des opérations sur le LSE (London Stock Exchange), Alexander Justham, dir. des marchés à la FSA (Financial Services Authority) a déclaré le 25 nov. « Il y a de nouveaux défis découlant de cet environnement (celui des HFT) qui doivent être gérés par les régulateurs. » Selon lui, le réexamen de la MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) devra notamment contraindre davantage de sociétés à enregistrer et transmettre leurs transactions si bien que le régulateur aura un tableau complet du marché lorsque des incidents se produiront.

    Je suis très intéressé par vos réactions. N’hésitez pas à laisser des commentaires. Merci.

    Sources

    http://tinyurl.com/2vcttp3

    http://tinyurl.com/36dcr5y

    http://tinyurl.com/36xmqse

    Rapport de la SEC

    http://www.sec.gov/news/studies/2010/marketevents-report.pdf

    Vidéos

    Une introduction http://vimeo.com/15687700

    Une Interview d’Alfred Berkeley sur Bloomberg http://tinyurl.com/35e8pln

    Une présentation par Paddy Hirsch http://vimeo.com/6056298


    Comparatif des app stores

    Voilà des informations qu’il n’est pas facile de trouver. La concurrence est sévère et personne ne communique vraiment ! J’espère que ces données ne sont pas erronées et qu’elles vous seront utiles … N’hésitez pas à me donner des chiffres plus précis et à m’apporter des compléments. D’avance, merci.

    App Store URL Catégorie Ouverture
    Blackberry App World http://www.blackberry.com/appworld/ Constructeur de mobiles 01/04/2009
    Google Android Market http://www.android.com/market/ Développeur d’OS 22/10/2008
    Nokia OVI Store http://store.ovi.com/ Constructeur de mobiles 26/05/2009
    Apple app store for iPhone http://itunes.apple.com/ Constructeur de mobiles 11/07/2008
    HP Palm App Catalog (WebOS) http://www.palm.com/fr/fr/ products/software/mobile-applications.html Constructeur de mobiles 06/06/2009
    Samsung Apps http://www.samsungapps.com/ Constructeur de mobiles 10/09/2009
    Windows Marketplace for Mobile http://marketplace.windowsphone.com/ Développeur d’OS 06/10/2009

    (le tableau est fractionné en deux parties)

    App Store Nombre d’applications Fraîcheur de l’information Revenu des développeurs Droit au développement
    Blackberry App World 14 486 16/11/2010 70,00% $200,00
    Google Android Market 100 000 26/10/2010 70,00% $25,00
    Nokia OVI Store 28 000 05/11/2010 70,00% 1,00 €
    Apple app store for iPhone 300 000 19/10/2010 70,00% $99,00
    HP Palm App Catalog (WebOS) 5 000 01/11/2010 70,00% $0,00
    Samsung Apps 3 239 21/11/2010 70,00% $0,00
    Windows Marketplace for Mobile 303 21/11/2010 70,00% ???

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