Une inscription arménienne à Lucques

La cathédrale saint Martin de la ville de Lucques en Toscane (Italie) a été construite au 6e siècle. Du 11e au 13e siècle, elle est reconstruite. Au 14e, c’est l’intérieur qui est refait. L’ensemble est superbe et mérite la visite.

On peut y découvrir ce détail intéressant, une inscription en onciales arméniennes. En voici la lecture.

զՅակոբ Կարցին յիշեցէք

Ce qui s’analyse ainsi :

զ- [prép+acc] Յակոբ [prénom, Acc.sg] Կարցի-ն [nom, Gén.pl + art.] յիշեցէք [verbe յիշեմ se souvenir, impér. 2e pl.].

et se traduit par : « souvenez-vous de Hakob de Kars ». Qui était ce personnage ? De quand date l’inscription ? Pour l’instant, je n’ai pas de réponse. Merci à Agnès pour son aide épigraphique.

Kars est une ville située en Turquie. Au 10e siècle, Kars et sa région étaient un royaume arménien sous la domination de la dynastie des Bagratides.


Graphisme 2.0

L’ergonomie du web 2.0 repose visuellement sur des signaux simples et donc forts. Puisqu’il faut faciliter les usages, les visuels ne sont pas compliqués, ils se comprennent aisément. Les graphismes sont souvent des dessins de tailles moyennes ou réduites, aux lignes nettes, aux couleurs vives, utilisant des effets d’ombres et lorsqu’il y a des caractères, les polices sont sans sérif.

Plusieurs sites se sont spécialisés pour offrir des galeries d’icônes au look web 2.0. Pour l’accès, toutes proposent le moteur de recherche. Les premières sont très web 1.0 :

* http://www.iconlet.com/
* http://www.customxp.net/PngFactory/
* http://www.iconspedia.com/

On trouve aussi des méta-moteurs

* http://www.schesio.com/ico

Il est intéressant de noter que l’offre évolue et l’organisation d’autres moteurs est résolument web 2.0. En effet, le nuage de tags est offert et on peut même le modifier :

* http://www.iconlook.com/

Certains ont même ajouté, pour accélérer la saisie de la recherche, une liste de suggestion.

* http://www.iconfinder.net/

Au passage, ne pensez-vous pas qu’un moteur du web 1.0 est fait pour chercher alors qu’un moteur du web 2.0 est fait pour trouver ? Changement de paradigme ? Nouveaux usages ?

Un jour, on ne parlera plus de moteur de recherche mais de moteur pour trouver … On peut rêver !


Epigraphie arménienne

Parmi les nombreuses façons d’accéder à des textes écrits en arménien ancien, l’épigraphie est une voie qui mérite d’être empruntée avec un appareil de photos en poche … C’est que j’ai fait lors de mon voyage en Arménie, en novembre dernier. En rentrant, j’ai trié les clichés et je viens de créer un groupe dans Flickr pour les mettre à disposition.

Ce groupe Epigraphie armenienne – Armenian epigraphy vous attend. Bonne visite et si vous voulez participer, devenez-en membre.


Si les requins étaient des hommes

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir ce superbe texte de Bertold Brecht. Je vous laisse le savourer avant de vous en donner la traduction dans un prochain post. Cette page est extraite de « Geschichten vom Herrn Keuner ». Pour en savoir plus sur cette oeuvre, voyez ici.

« Wenn die Haifische Menschen wären », fragte Herrn K. die kleine Tochter seiner Wirtin, « wären sie dann netter zu den kleinen Fischen? »

« Sicher », sagte er. « Wenn die Haifische Menschen wären, würden sie im Meer für die kleinen Fische gewaltige Kästen bauen lassen, mit allerhand Nahrung drin, sowohl Pflanzen als auch Tierzeug. Sie würden dafür sorgen, dass die Kästen immer frisches Wasser hätten, und sie würden überhaupt allerhand sanitärische Maßnahmen treffen, wenn z.B. ein Fischlein sich die Flosse verletzten würde, dann würde ihm sogleich ein Verband gemacht, damit es den Haifischen nicht wegstürbe vor der Zeit.

Damit die Fischlein nicht trübsinnig würde, gäbe es ab und zu große Wasserfeste; denn lustige Fischlein schmecken besser als trübsinnige.

Es gäbe natürlich auch Schulen in den großen Kästen. In diesen Schulen würden die Fischlein lernen, wie man in den Rachen der Haifische schwimmt. Sie würden z.B. Geographie brauchen, damit sie die großen Haifische, die faul irgendwo rumliegen, finden könnten. Die Hauptsache wäre natürlich die moralische Ausbildung der Fischlein. Sie würden unterrichtet werden, dass es das Größte und Schönste sei, wenn ein Fischlein sich freiwillig aufopfert, und sie alle an die Haifische glauben müßten, vor allem, wenn sie sagten, sie würden für eine schöne Zukunft sorgen. Man würde den Fischlein beibringen, dass diese Zukunft nur gesichert sei, wenn sie Gehorsam lernten. Vor allen niedrigen, materialistischen, egoistischen und marxistischen Neigungen müßten sich die Fischlein hüten, und es sofort melden, wenn eines von ihnen solche Neigungen verriete.

Wenn die Haifische Menschen wären, würden sie natürlich auch untereinander Kriege führen, um fremde Fischkästen und fremde Fischlein zu erobern. Die Kriege würden sie von ihren eigenen Fischlein führen lassen. Sie würden die Fischlein lehren, dass zwischen ihnen und den Fischlein der anderen Haifische ein riesiger Unterschied bestehe. Die Fischlein, würden sie verkünden, sich bekanntlich stumm, aber sie schweigen in ganz verschiedenen Sprachen und könnten einander daher unmöglich verstehen.Jedem Fischlein, das im Krieg ein paar andere Fischlein, feindliche, in anderer Sprache schweigende Fischlein, tötete, würde sie Orden aus Seetang anheften und den Titel Held verleihen.

Wenn die Haifische Menschen wären, gäbe es bei ihnen natürlich auch eine Kunst. Es gäbe schöne Bilder, auf denen die Zähne der Haifische in prächtigen Farben, ihre Rachen als reine Lustgärten, in denen es sich prächtig tummeln läßt, dargestellt wären.

Die Theater auf dem Meeresgrund würden zeigen, wie heldenmütige Fischlein begeistert in die Haifischrachen schwimmen, und die Musik wäre so schön, dass die Fischlein unter ihren Klängen, die Kapelle voran, träumerisch, und in der allerangenehmste Gedanken eingelullt, in die Haifischrachen strömten.

Auch eine Religion gäbe es ja, wenn die Haifische Menschen wären. Sie würde lehren, dass die Fischlein erst im Bauche der Haifische richtig zu leben begännen.

Übrigens würde es auch aufhören, dass alle Fischlein, wie es jetzt ist, gleich sind. Einige von ihnen würden Ämter bekommen und über die anderen gesetzt werden. Die ein wenig größeren dürften sogar die kleineren fressen. Dies wäre für die Haifische nur angenehm, da sie dann selber öfter größere Brocken zu fressen bekämen. Und die größeren, Posten innehabenden Fischlein würden für die Ordnung unter denn Fischlein sorgen, Lehrer, Offiziere, Ingenieure im Kastenbau werden.

Kurz, es gäbe erst eine Kultur im Meer, wenn die Haifische Menschen wären. »


Une inscription de Geghard

Sur un mur du monastère de Geghard, vous pouvez voir cette inscription écrite en onciale. Elle a été légèrement rognée à droite et à gauche.

Ligne 1 – (Ե)ՍՄԱՄԱՔԱՆՍԵՏՈՒ:Խ՛:
Ligne 2 – (Ի)ՍԲՈՒԽՏՍԵՒՍՊԱՍԱՒՈ(Ր)
Ligne 3 – ԽՈՍՏԱՑԱՒՏԱՐԻՆ:Բ:ԱՒ(Ր)

Ce texte peut se réécrire :

Ligne 1 – Ես Մամաքանս ետու :խ՛:
Ligne 2 – ի ս(ուր)բ ուխտս եւ սպասաւոոր
Ligne 3 – խոստացաւ տարին :բ: աւոր

Analyse :

Ligne 1 – Ես [pr. pers, 1PS, moi] Մամաքան+ս [nom propre + article] ետու [v. donner, aor. 1PS] :խ՛: [nb 40]
Ligne 2 – ի [prép.] ս(ուր)բ [adj. abrév. avec badiv, saint] ուխտ+ս [subs. congrégation + article] եւ [conj. et] սպասաւոր [subs. serviteur]
Ligne 3 – խոստացաւ [v. promettre, aor. 1PS] տարին [տարի, subs. an, տարին par an] :բ: [nb 2] աւոր [subs. jour]

Traduction :

Moi, Mamakan, j’ai donné 40
à cette sainte congrégation et le serviteur
a promis par an 2 jours

Inscription de Geghard

Notes

Le monastère de la Sainte Lance de Geghard est situé dans la région du Kotayk en Arménie. Il est fondé au VIIe ou VIIIe siècle, peut-être avant. Après sa destruction pendant la période de l’invasion arabe, il est reconstruit au XIIIe siècle. En arménien ancien գեղարդն (gueghardn) signifie « lance ».

Pour l’état de l’inscription, on remarque qu’elle a été nettoyée et qu’à gauche et à droite, elle a été rognée. C’est pour cette raison que la proposition de lecture de cette inscription comporte des lettres supplémentaires mises entre parenthèses en tête des lignes 1 et 2 ainsi qu’à la fin des lignes 2 et 3.

Si on observe les 4 extrémités de la croix, on constate des petits trous de la forme de clous à section carré. Le trou du haut a même laissé une trace, peut-être de rouille, dans la pierre. Y avait-il une autre croix fixée par 4 clous ? Ou bien, y avait-il simplement 4 clous à tête pour ornement ?

A la 2e ligne, l’adjectif սուրբ (sourp) est écrit sous sa forme abbréviée սբ (sp) surmontée d’un badiv.


La première loi de Krug : ne me faites pas réfléchir !

Cette loi concerne le développement des sites Internet et plus particulièrement leur utilisabilité. Elle est toutefois parfaitement généralisable à bien des domaines de l’ingénierie …

Krug définit l’utilisabilité comme la qualité des sites internet qui s’attachent à répondre positivement aux questions suivantes :

  • Le visiteur comprend-il ce qu’il découvre ?
  • Le site est-il clair ?
  • Le visiteur trouve t-il ce qu’il cherche ?
  • Le site peut-il être utilisé sans effort d’apprentissage ?
  • Le visiteur peut-il utiliser aisément le contenu du site ?
  • Le site est-il irréprochable ?

Alors pourquoi Krug a-t-il choisi d’énoncer tout cela ainsi : « ne me faites pas réfléchir » ? Tout simplement parce que l’utilisateur va intuitivement reconnaître un site bien fait d’un autre au premier manquement à l’une de ces questions. Le paradoxe de Krug est bien celui-ci : Ne prenons pas les utilisateurs pour des idiots … alors ne les faisons pas réfléchir !

Qui est Steve Krug ?

Steve Krug est un consultant qui s’est rendu célèbre en publiant le livre « Don’t Make Me Think ». Paru en 2000, ce livre consacré à l’ergonomie a dépassé allègrement les 100.000 exemplaires vendus et a été traduit dans plusieurs langues. Pour simplifier, on peut dire que tout le travail de Krug a toujours consisté à simplifier celui des autres.


La loi de la longue traîne

La Longue traîne est, au départ, une loi mathématique qui permet de rendre compte du phénomène suivant :

La demande pour un bien décroît en fonction de son rang de classement dans la demande globale. Cette fonction suit une loi exponentielle décroissante.

Pour ceux qui ont de bons souvenirs de leurs cours de math, si vous divisez l’aire totale de la courbe de cette exponentielle décroissante en deux aires égales, elle a pour abscisse un point proche de l’origine.

La longue traîne

C’est en 2004, en recourant à cette loi, que Jeff Bezos a décrit le modèle économique qui porte depuis le nom de « longue traîne » (en anglais, Long Tail). Il expliquait le potentiel de toutes les niches de produits qui n’étaient jusqu’alors (avant Internet) que peu ou pas profitable.

Jeff Bezos n’y est pas arrivé par hasard. En effet, on se souvient qu’Amazon.com a longtemps perdu de l’argent puisqu’il faisait des investissements importants et chaque vente semblait se faire à perte. Il s’agissait d’une politique délibérée qui aujourd’hui a montré sa pertinence. En réalisant moyennement ou peu de ventes sur un très grand nombre de références, on a la même espérance de gain qu’en faisant de très gros volumes de vente sur un petit nombre de références.

Qui est Jeff Bezos ?

Jeffrey Preston Bezos est né en 1964. Diplômé de l’Université de Princeton en 1986, il a d’abord travaillé comme analyste financier à Wall Street. En 1994, il crée Amazon.com dont le site ouvre l’année suivante. Il est toujours le PDG de la célèbre société de commerce en ligne. Mais, il continue de créer et en 2004, il fonde Blue Origin, une start-up spécialisée dans les voyages spatiaux. Bref, à suivre !


La loi de participation

En 2006, dans son blog, Ross Mayfield nous fait observer la corrélation forte entre la complexité des outils du Web et leur utilisation. Une fois énoncé, cela semble une évidence … voyez plutôt : plus un outil est compliqué, moins les utilisateurs l’utilisent. L’intérêt de la formulation et de l’article de Ross est d’avoir appliqué ce truisme aux nouveaux outils du web 2.0 et d’avoir établit une échelle dans un schéma désormais bien connu. L’article de Ross aura permis à certains de redescendre sur terre ;-) .

Les chiffres publiés dans les premiers mois de 2007 (par Hitwise et repris par de nombreux blogs mais aussi les agences internationales comme Reuters) sur la faible participation, voire la très faible participation des utilisateurs sur certains sites, viennent confirmer ce que l’on appelle maintenant la loi de participation. Reprenons quelques-unes de ces données (mai 2007) :

  • 0.18 % des visites sur YouTube sont destinées à l’upload de nouvelles vidéos
  • 0.12 % des visites sur Flickr sont destinées à l’upload de nouvelles photos
  • 4.38 % des visites sur Wikipedia sont destinées aux contributions

Ces statistiques nous permettent de compléter la loi de Ross. Wikipedia ne bénéficierait-il pas d’une prime à l’intelligence ? Un outil est d’autant plus utilisé qu’il est simple et permet de faire des choses intelligentes.

Qui est Ross Mayfield ?

Il est le président et le co-fondateur de Socialtext, l’un des premiers wiki d’entreprise et l’un des principaux fournisseurs de solutions d’entreprise 2.0.


1486 : impression d’un premier alphabet arménien

Bernhard von Breydenbach (1454-1497), doyen de la Cathédrale Saint-Martin de Mayence en Allemagne, publia dans cette même ville en 1486 la relation du voyage qu’il fit en 1483 à Jérusalem et au mont Sinaï. Sous le titre « Peregrinatio in terram sanctam », ce livre présente le premier alphabet arménien imprimé.

Vous pouvez voir une reproduction ici.

Il est intéressant de noter la présence de 37 caractères. L’ordre des 36 premières lettres est celui que nous connaissons aujourd’hui. Le « o » est absent en 37e position. Toutes les lettres sont majuscules.

C’est pourtant au 12e siècle que l’alphabet original arménien créé par Mesrop Machtots (360-438) fut augmenté de deux lettres : un o « օ » et un f « ֆ« .

Il est aussi étonnant de noter que les lettres sont données par lignes de 11 caractères. Ce qui laisse à penser que l’auteur de ce tableau n’avait peut-être pas connaissance de la valeur numérique des 36 lettres arméniennes. Elles sont en effet régulièrement représentées par 10 pour faire apparaitre leurs valeurs de nombre.


Réseau social : le graal des rétroactions positives

Dans le monde imparfait qui est le nôtre, un monde où la concurrence n’est ni pure ni parfaite, la loi de rétroactions positives stipule que l’accroissement de la demande induit une hausse de l’offre qui en retour va stimuler la demande, etc.

Transposons maintenant cette loi au monde des réseaux sociaux cher au Web 2.0. Plus une communauté d’utilisateurs est importante, plus ses fournisseurs de services ont intérêt à lui offrir des services. En retour, le développement de cette offre va accroître la satisfaction des membres de la communauté. La satisfaction d’un membre est d’autant plus grande qu’il y a de membres dans la communauté. Simplet dirait : à plusieurs, on est plus nombreux !

Il s’en déduit que la logique des rapprochements ou des fusions des réseaux sociaux bénéficie des rétroactions positives. Ce phénomène conduit à la raréfaction des acteurs offreurs et on aboutit soit à un oligopole soit à un monopole. N’est-ce pas là ce que nous observons depuis quelques temps dans l’histoire des Plaxo, LinkedIn, mySpace, FaceBook, etc. Pour exister demain, ils se concentrent et leur bouquet de services augmente régulièrement, quitte à faire des erreurs (je ne cite personne).

L’offreur qui réussit à gagner un plus grand nombre de clients peut baisser ses prix. Voilà un autre argument positif pour aller vers cet offreur … La limite de notre histoire est que tous les offreurs n’arriveront pas à profiter de cette loi qui, à terme, devient celle du plus fort. Encore une loi darwinienne !


  • Catégories

  • Calendrier

    juillet 2025
    L M M J V S D
    « Mai    
     123456
    78910111213
    14151617181920
    21222324252627
    28293031  
  • Archives

  • Copyright © 1996-2010 Blogabriel. All rights reserved.
    iDream theme by Templates Next | Powered by WordPress